QUELQUES INTERVENTIONS POSSIBLES SUR LES ŒUVRES RECOUVERTES DE FEUILLES MÉTALLIQUES…
- Le fixage des apprêts dorés sur le support est souvent nécessaire. Un adhésif organique est préférable en général lorsqu’il s’agit de dorures sur bois.
- Le nettoyage des dorures et l’élimination des bronzines reste un travail délicat. Chaque type de bronzine étant de constitution différente, des tests de nettoyage préalable sont indispensables pour choisir le solvant adéquat.
Une dorure brunie sur bol est certainement plus résistante et de meilleure facture qu’une dorure à la mixtion. Mais il faut faire preuve de beaucoup de prudence lors du nettoyage des feuilles métalliques. - Pour mettre en apprêts des lacunes de dorure, la fabrication de préparations traditionnelles à base de colle de peau de lapin et de carbonate de calcium, pour les objets en bois, reste toujours la solution optimale. Les finitions et ponçages des apprêts neufs doivent être très minutieux sous peine d’obtenir un mauvais résultat final (une fois la feuille d’or appliquée, les défauts du support et des apprêts resurgissent).
- Dans le cas d’une dorure brunie, l’apprêt blanc reçoit un bol/assiette à dorer (préparation traditionnelle à base d’argile rouge, jaune ou noire…et de colle de peau). Cette dernière est lissée à l’aide d’un pinceau spécifique, le chien, afin d’éliminer les grains d’argile en surface.
- Dans le cas d’une dorure à la mixtion ( sorte de vernis), le support ne nécessite pas autant de finitions car le vernis mixtion recouvre le support d’une fine épaisseur et comble légèrement les aspérités.
- L’application de la feuille d’or selon les usages anciens nécessite encore les éternels outils du doreur tels que la palette, l’appuyeux, le couteau, le coussin…
- Le brunissage de la feuille (lorsqu’il s’agit d’une technique sur bol) consiste à repasser les plis de la feuille à la pierre d’agathe. L’or devient alors lisse et brillant et l’objet semble être en métal massif!
La pose d’une patine sur les nouvelles feuilles d’or permet d’harmoniser les aspects neuf et usés.
Diable de Mazaroz, Musée, Lons le Saunier (39)
Tête de diable avant interventions. L'ensemble est partiellement recouvert de bronzine. La dorure, lacunaire, présente également des soulèvements spectaculaires, suite à des infiltrations d'eau provoquant des efflorescences.
Diable de Mazaroz, Musée, Lons le Saunier (39)
Tête de diable après restauration (refixage, collage de la main brisée, dégagement de bronzine, mastic et dorure)
St Hilaire, Cercy la Tour
Avant interventions: la dorure est fortement encrassée, de nombreuses lacunes sont les conséquences d'importants soulèvements de matière. Le poignet droit reste fragile, suite à un ancien remaniement et essai de collage au plâtre.
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